Difference between revisions of "Medumba/Verbes"

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9. b) / mɛ́n x́ fə̀ N - x́ - dàb tʉ́ / → [ mɛ́n fə̀ ǹdâb tʉ́ ]
9. b) / mɛ́n x́ fə̀ N - x́ - dàb tʉ́ / → [ mɛ́n fə̀ ǹdâb tʉ́ ]
enfant P_1 P_5 CONSEC P_1 frapper arbre
enfant P_1 P_1 CONSEC P_1 frapper arbre
"L'enfant a frappé l'arbre (ce matin)"
"L'enfant a frappé l'arbre (ce matin)"

Revision as of 18:10, 27 December 2016

Alise Nganmou (1991) Modalites Verbales: Temps, Aspect et Mode en Medumba

Dans la forme infinitive non dérivée, le suffixe -ə́ à ton haut suit immédiatement le radical verbal. Lorsque le radical est à structure ouverte et à ton haut, le suffixe -ə́ avec son ton est assimilé par la voyelle du radical. Par contre si le ton de la voyelle du radical est bas, le ton perçu sur la voyelle assimilatrice est un ton modulé bas-haut (BH).

---------------------------------------------
TUER          | zwí  | nə̀ zwí-ə́   | nə̀ zwi  | 
CRIER         | tɔ́   | nə̀ tɔ́-ə́    | nə̀ tɔ   | 
RIRE          | zwì  | nə̀ zwì-ə́   | nə̀ zwǐ  | 
GOUVERNER     | tɔ̀   | nə̀ tɔ̀-ə́    | nə̀ tɔ̌   | 
---------------------------------------------

Le suffixe -tə- est un suffixe qui permet de dériver une nouvelle base verbale à partir d'une autre base verbale. [...] En medumba le suffixe implique une action qui se fait avec détails, avec soin. Il exprime beaucoup plus une idée d'application [...]. Le ton du suffixe -tə- est une copiante du ton précédent.


Tous les verbs n'acceptent pas le suffixe -tə-. Les verbes qui l'admettent sont pour la plupart les verbes d'action, de mouvement, en un mot, tous les verbes qui expriment des idées requérant la participation de l'agent.

Pour résumer, la forme infinitive du verbe en medumba est constituée selon le sens à lui donner de:

    a) trois elements:  nə̀ RV-ə́ 
    b) quatre elements: nə̀ RV-tə-ə́ 

[...]

En prenant en considération le nombre de tons fondamentaux qui existent dans la langue, les verbes medumba peuvent être rangés en deux classes:

     - une classe de verbes à ton haut
     - une classe de verbes à ton bas

Pour des exemples concrets, nous pouvons référer au no. I.2.3.

[...]

[...] Parce qu'en fait ces modifications ne touchent pas seulement le verbe mais l'ensemble de la phrase. Nous allons dans ce chapitre parler des changements de tons dans la phrase en tant qu'un tout, mais insister davantage en ce qui concerne le complexe verbal.

Les deux tons de base de la langue medumba qui viennt d'être identifiés dans le chapitre précédent, sont très souvent sujets à de profondes modifications. C'est de ces modifications que résultent les tons dits modulés (montant noté [ˇ] ou BH et descendent [^] ou HB) ton haut abaissé noté [↓´] ou ↓H et bas descendent [``] ou ↓B que distingue la langue.

Cette complexité que révèle un système à deux tons, vient tout simplement entériner les résultats des travaux antérieurs sur cette question dans plusiers langues africaines.

[...]

« any sequence of two high tones was automatically downstepped, but which did not assume regular downdrift in the case of an intermediate low tone. »

D'après l'auteur, le changement de niveau semble être le trait caractéristique de la langue. Ce changement de niveau peut être indiqué grâce au ton qui précède ou qui suit. Par exemple dans la séquence [ ¯ - ], le premier ton est indiqué comme haut par rapport au ton qui suit, ou le dernier comme ton bas par rapport au précédent, comme dans l'enoncé : <underline>mɛn yən</underline>. "The child has seen" où le ton de mɛn est plus haut que celui de yən. Le ton lexical des unités est haut. Dans d'autres constructions le même phénomène peut être relevé dans les exemples ci-après que donne l'auteur:

   mə kəʼ jən mfən [ - ¯ - ˛ ]

  "I have not seen the chief"

   mə kəʼ jən nɑʼ [ - ¯ - _ ]
  
  "I have not seen the cow"

Cette évidence offre la possibilité à l'auteur de proposer une solution propre à caractériser les tons dans la langue: « tones are to be determined in relation to the following tone »

Dans cette langue, un ton peut être plus bas, à un niveau plus haut que les tons qui suivent:

   mə jən ju mɛn 
  
  "I saw the thing of the child"

<underline>ju</underline> porte un ton haut lexical.

mɛn dont le ton lexical est également haut, dans ce contexte n'est pas réalisé sur le plus bas niveau. Par contre dans

   mə kəʼ jən ju mɛn 
  
  "I didn't see the thing of the child"

<underline>ju</underline> est réalisé plus haut que le haut habituel. nɑ? (ton bas) dans <underline>mə kəʼ jən nɑʼ</underline> est réalisé non descendant. Ce même item dans: mə kəʼ jən nɑʼ est réalisé au plus bas niveau de la voix.

Par conséquent le niveau auquel se réalise le ton de base d'un nom dépend de la position qu'il occupe dans la phrase:

    mə jən ____ num tʉ # I saw the ____ on the tree
                         
                         Ces items correspondent au schème tonal ci-après :
    mfən 'chief'
    bɑm  'sack'     
    nɑʼ  'cow'           [ ¯ - ´ - ¯ ]
    kɔ   'lance'

    mɛn  'child'
    tʉ   'tree'          [ ¯ ÷ - _ - ]
    ju   'thing'  

Cette autre série d'item correspond au schème tonal adjacent entre crochets carrés.

    mə jən ____ # I saw the ____ #
  
         mfən,bɑm [ ¯ - ¸ ]
 
          nɑʼ,kɔ  [ ¯ - _ ] 

A partir de ces divers contextes, J. Voorhoeve distingue trois groupes tonals :

    a) mfən L(L) - (L) ; bɑm L(L) - (H)
    b) nɑʼ  L(H) - (L) ; kɔ L(H) - (H)
    c) mɛn  H(L) - (L) ; tʉ H(H) - (H) ; ju H(L) - (H)

Ces trois groupes se croisent. Le groupe (b) va avec le groupe tonal (a) en position non finale. Ce même groupe (b) va aussi avec le groupe tonal (c), mais en position finale (excepté le ton bas).

En position finale après un ton bas, trois distinctions peuvent être faites :

[...]

II.3.2.1. Le ton flottant

La phrase simple déclarative au présent est faite d'un sujet (nom ou pronom), de la marque du temps nə- préfixé au radical et d'un suffix -ə qui accompagne le verbe à tous les temps à l'exception de P_6 :

1.      à            nə   zi              |    à nə́ ↓zí-ə́
      pron.suj.3sg  prés dormir
      'il dort'

2. a)   a              nə   kəbə          |    à nə́ ↓kə́b-ə́ 
      pron.suj.3sg    prés  couper
      'Il coupe'
   
   b)   a             nə    làbə          |    à nə́ làb-ə́
      pron.subj.3sg  prés  frapper
     'Il frappe'

Le morphème nə́- dans certains contextes tels dans le cas du Passé très récent (PTR) ne comporte plus sa partie segmentale. Seul son ton, plus résistant à la disparition est resté. En structure profonde ce ton n'a donc pas de segment et en structure de surface il cherche un nouveau support sur lequel il attérit, car comme le dit S. Anderson (1983) un ton n'est jamais laissé flottant pour longtemps.

Un exemple de phrase énoncée au PTR fait ressortir clairement ce phénomène:

3. a)  a                  kəbə          | á ↓kə́b-ə́  
       pron.suj.Prés.3sg  couper
      "Il a coupé"

La correspondante de cette phrase en sousjacent est la suivante:

  / à x́ kə́b ə́ /

Dans ce contexte la marque du présent n'est plus représentée que par le ton haut devenu flottant. A la recherche d'un segment, ce ton ↓H se deplace a gauche sur le sujet de la phrase et se combine au ton bas de ce dernier. Le ton sur le sujet devrait en principe être prononcé dans ce cas ǎ. Mais les locuteurs ont tendance à escamoter le ton bas et l'on n'entend plus que le ton haut, marque du temps.

Lorsque le sujet est un nom à ton bas, on perçoit bien le ton [ˇ] comme dans [mɛ̌n ↓kə́bə́] "quelqu'un a coupé".

Poour parvenir à la réalisation phonétique en 3(a), la structure profonde entre barres obliques a [...] les transformations ci-après:

    →  à ´  kə́b ə́          | Le ton Ḥ se déplace à gauche
   
    →  ǎ kə́bə́              | Le ton Ḥ se combine au ton bas du sujet

La suppression du ton bas n'influençant pas la compréhension du message, il n'est plus representée que par le ton haut rééllement perçu d'où la réalisation.


[...]

Le ton qui apparaît sur le verbe à ton bas dépend du ton du nom qui suit. Lorsque le ton du nom objet est haut, le ton du verbe est HB qui ne tombe pas au plus bas niveau de la voix. Par contre lorsque le ton de l'objet est bas, le ton bas du ton modulé HB sur le verbe tombe plus bas que le ton bas lexical.

Le suffixe qui accompagne toujours le verbe ne se réalise pas dans ce cas.

La plupart de marques du temps en medumba son composées de plusieurs morphèmes. Dans presque tous les cas un seule marque segmentale apparaît et le reste est représenté par des tons n'ayant plus leur support segmental.

C'est le cas des temps tels le P_4, le P_5 et le P_6:

[...]


II.3.2.2. Les diverses structures tonales dans le complexe verbal et les règles tonologiques

Nous avons indiqué au no. I.3 que le medumba possède deux tons de base. Ces deux tons fondamentaux ne restent pas toujours identiques dans les énoncés. Ils subissent quelques modifications à partir desquelles résultent les tons dits modulés (montant [ˇ] ou BH, descendant [^] ou HB et descendant tombant [^`]), bas tombant ↓B ou [``] des tons haut non abaissé [´] ou H et haut abaissé [↓´] ou ↓H. Le ton ↑H correspondant à ce que L. Hyman a appelé supra-haut [...].

Dans l'analyse des huit tons qui résultent des modifications que subissent deux tons lexicaux, nous allons étudier chaque type individuellement en indiquant les contextes favorables à leur occurrence.

II.3.2.2.1.1. Le ton montant [ˇ] ou BH

Le ton montant résulte de la combinaison ci-après:

ton bas (B) + ton flottant haut (Ḥ) ou B-Ḥ

6. a) / à              x́   dàb      x́    mɛ́n / 
       pron.suj.3sg   PTR  frapper      enfant
      "Il a frappé l'enfant"

Cette phrase entre barres obliques se réalise [ á lǎb mɛ́n ] avec un ton modulé montant sur le verbe. Le ton Ḥ placé à droite du verbe se déplace à gauche pour se combiner au ton bas de ce dernier.

Pour partir de la structure soujacente et parvenir à celle de surface queles étapes sont traversées:

   R1 →  / à ´  dàb ´ mɛ́n /
   R2 →  / ǎ    dǎb   mɛ́n /
   R3 →  / á    dǎb   mɛ́n /
   R4 →  [ á    lǎb  ↓mɛ́n ]

Dans une première étape les tons flottants se déplacent à gauche. Ensuite ils se combinent au ton qu'ils rencontrent. Dans le cas du pronom sujet, le ton Ḥ assimile le ton bas de base d'où le ton haut que le pronom sujet porte dans R4. C'est le même phénomène qui est observé dans les exemples 6(b) (c) et (d) ci-dessous : ici c'est le verbe ou la marque de temps (6d) qui portent le ton [ˇ].

[...]

II.3.2.2.1.2. Le ton descendant [^] ou HB

Deux combinaisons peuvent générer le ton descendant. Il s'agit de la combinaison :

  - d'un ton haut et d'un ton flottant bas : HB = H + Ḅ ou de celle d'un ton bas et d'un ton flottant haut : HB = Ḥ + B

;II.3.2.2.1.2.1. Le combinaison HB = H + Ḅ

<pre>
7.   / mɛ́n    x́     kə́b    x̀    ǹcwɛ́n / → [mɛ́n kə̂b ǹcwɛ́n]
      enfant  P_6  couper  Pf   bois 
 
 "L'enfant coupa le bois (dans un temps immémorable)"

[...]

7.   / mɛ́n    x́    cɑg  x̀      N      x́     kə́b        Ncwɛ́n / 
      enfant  P_4  P_4  Pf   CONSEC  P_4   couper      bois 
 
[...]

R_4 → [mɛ́n cɑ̂g nkə́b ↑ń↓cwɛ́n]

 "L'enfant coupe le bois (dans un temps assez éloigné dans le passé)"

[...]

En conclusion, la combinaison HB résulte d'une part de l'association du ton haut et d'un ton bas flottant ou de celle d'un ton haut flottant plus un ton bas.

II.3.2.2.1.2.2. Le combinaison HB = Ḥ + B

La combinaison HB peut être obtenue grâce à l'adjonction d'un ton flottant haut à un ton bas. Cette combinaison est rencontrée aux temps P_1, P_2, P_4, P_5, P_6, F_2, et F_3.

9. a) /  mɛ́n      x́    zí    x̀   N      -  x́   -   dàb      tʉ́  /    → [ mɛ́n zî ǹdâb tʉ́ ]
        enfant   P_5   P_5  Pf  CONSEC    P_5     frapper  arbre 
  
      "L'enfant frappa l'arbre" 

9. b) /  mɛ́n      x́    fə̀      N      -  x́   -   dàb      tʉ́  /    → [ mɛ́n fə̀ ǹdâb tʉ́ ]
        enfant   P_1   P_1   CONSEC     P_1     frapper  arbre 
  
      "L'enfant a frappé l'arbre (ce matin)"  


II.3.2.2.1.3. Le ton haut-bas descendant, [^`] ou HB↓


--

--------------------------------------------------------
VERBE    |  Infinitive  | Nasalised     |  ?      | ?
--------------------------------------------------------
DIRE     |   cobə(cob)  | ncobə(ncob)   | cob     | ncob
FAIRE    |   ghʉ̌        | ngʉ̂           | 
AIMER    |   kɔ̌         | nkɔ̂           |
VOULOIR  |   kɔ̌         | nkɔ̂           |
ETRE     |   bə         | mbə           |
DORMIR   |   zi         | nzi           |
REGARDER |   lɔtə       | ndɔtə         |
VOIRE    |   yənə       | njənə         |
COURIRE  |   kʉ̌ndə      | nkʉ̂ndə        |
SAVOIR   |   lɛ̌n        | ndɛ̂n          |
SʼASSOIRE|   tswə       | ntswə         |
METTRE   |   tə         | ntə           |
COMPTER  |   tʉntə      | ntʉntə        |
OUVRIRE  |   ghaʼa      | ngaʼa         |ghâʼ     | ngâ'
DEMANDER |   bɛdtə      | mbɛtə̀         |
CROIRE   |   kwatə̌      | nkwâtə        |
MARCHER  |   zìnə       | nzinə         |zin      | nzîn
CHERCHER |   diɑgə      | ndiɑgə        |diɑ̂g     | ndiɑg
ECOUTER  |   juʼu       | njuʼu         |juʼ      | njuʼ
RENTRER  |   bɛnə       | mbɛnə         |
MANGER   |   jʉ         | njʉ           |
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